Dehors est blanc (2023) - Tumbleweed

L’être humain est un assemblage de forces en constant déséquilibre ; une tentative de résistance dans l’organisation de la matière. Il est l’un des multiples visages habilement bricolés par la nature, insignifiant et audacieux, dont la survie dépend essentiellement de sa capacité à se repositionner. Pour ce nouveau projet, le duo de chorégraphe Tumbleweed nous propose une installation chorégraphique en suspens ; un portrait de l’homme contemporain qui, aujourd’hui plus que jamais, s’interroge sur les déterminants de son équilibre, et de son territoire.

Dehors est blanc est une référence à un phénomène optique atmosphérique, le « blanc dehors », dans lequel les contrastes sont nuls et où tout semble enveloppé d'une lueur blanche uniforme. L’observateur ne peut alors discerner ni les ombres, ni l'horizon, provoquant une perte du sens de la profondeur et de l’orientation.

Après The Gyre (2018) et A Very Eye (2022), Dehors est blanc est le troisième projet de Tumbleweed. Les premières ont eu lieu les 9 et 10 juin 2023 à la MC93 (Bobigny), dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. En septembre 2023, la pièce était également à l’affiche de la Biennale de la danse (Les Subs).

Le prochain projet de Tumbleweed - Threshold - est prévu pour 2025/2026.

Website : www.cietumbleweed.com


DATES A VENIR

  • 07.11.2024 | CC Brugge, MaZ - Magdalenazaal, Brugge (BE)

  • 13.05.2025 | CCHA - Cultuurcentrum Hasselt, Hasselt (BE)

  • 14.05.2025 | CCHA - Cultuurcentrum Hasselt, Hasselt (BE)

DATES PRECEDENTES

  • 20.01.2021 | Mars - Mons arts de la scène, Mons (BE) - showing pro

  • 03.05.2022 | Dehors est blanc (work in progress), Centre Wallonie-Bruxelles, Paris (FR)

  • 04.06.2022 | Dehors est blanc (work in progress), C-TAKT / Dommelhof, Pelt (BE)

  • 06.06.2022 | Dehors est blanc (work in progress), CircusDanceFestival, Cologne (DE)

  • 27.04.2023 | De Warande, Turnhout (BE) - Pré-Première

  • 09.06.2023 | Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, MC93, Paris (FR)

  • 10.06.2023 | Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, MC93, Paris (FR)

  • 28.09.2023 | Biennale de la danse, Les SUBS, Lyon (FR)

  • 29.09.2023 | Biennale de la danse, Les SUBS, Lyon (FR)

  • 30.10.2023 | Theater op de Markt, Dommelhof, Pelt (BE)

  • 31.10.2023 | Theater op de Markt, Dommelhof, Pelt (BE)

  • 10.11.2023 | Les écuries - Charleroi danse, Charleroi (BE)

  • 11.11.2023 | Les écuries - Charleroi danse, Charleroi (BE)

  • 10.04.2024 | Les Halles de Schaerbeek, Bruxelles (BE)

  • 11.04.2024 | Les Halles de Schaerbeek, Bruxelles (BE)

  • 12.04.2024 | Les Halles de Schaerbeek, Bruxelles (BE)

  • 15.05.2024 | STUK Arts Center, Leuven (BE)

 

Dehors est blanc - un projet de Tumbleweed (création 2023)

Concept, chorégraphie : Angela Rabaglio et Micaël Florentz Ecriture : Angela Rabaglio, Micaël Florentz, Sergi Parés Interprétation : Angela Rabaglio, Micaël Florentz, Florencia Demestri / Thomas Vantuycom Création lumière et scénographie : Arnaud Gerniers Musique : Anne Lepère Costumes : Catherine Somers Stage en dramaturgie : Martha Dewit Regard extérieur : Areti Chourdaki (stage), Mélissa Rondeau Direction technique : Yorrick Detroy Assistance technique, construction décors : Thomas Schellenberger Conception de la structure : Noé Robert Rigging : Black Hand Crew Diffusion / communication : Quentin Legrand / Rue Branly

Production : Tumbleweed Production déléguée : laGeste Coproduction : Mars - Mons Arts de la Scène (BE), STUK (BE), C-TAKT / Dommelhof (BE), Les SUBS - Lyon (FR), Les Brigittines (BE), Charleroi danse - Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles (BE), laGeste (BE), Les Halles de Schaerbeek (BE), Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis (FR) Partenaires de résidence : workspacebrussels (BE), Les Brigittines (BE), Espace Catastrophe - Centre International de création des Arts du Cirque (BE), Mars - Mons arts de la scène (BE), Théâtre des Doms (FR), STUK kunstencentrum (BE), C-TAKT/ Dommelhof (BE), de Warande (BE), laGeste (BE), Les SUBS Lyon (FR) Avec le soutien de : Fédération Wallonie-Bruxelles - Service général de la création artistique, Wallonie-Bruxelles International, les Autorités flamandes (de Vlaamse Overheid), La Chaufferie-Acte1, Grand Studio et le Réseau Grand Luxe 21/22 Merci à : Hildegard De Vuyst, Louise Hanquet, Daniel Perez Hajdu, Fred Op de Beeck, Benjamin van Thiel, Dr. Vertical asbl, Yvon van Lancker, Marché de la Glacière, Lieve Dierckx, Mona Felah et Jeanne Colin

Dehors est blanc est réalisé avec le soutien de Flanders Tax Shelter bvba et du Tax-Shelter du Gouvernement fédéral belge.

photos © Arnaud Gerniers


La compagnie Tumbleweed nous fascine de bout en bout. (...) Pour découvrir la nouvelle création de Tumbleweed, il faut d’abord être patient. Les portes de la salle ne s’ouvrent en effet qu’à la dernière minute et on s’installe dans une obscurité presque totale, seulement troublée par un grand carré blanc à même le sol. (...) La lumière augmentant petit à petit, on distingue à présent trois corps évoluant infiniment lentement et se retrouvant dans des positions impensables avec une maîtrise absolue. Assis, étendu, culbutant lentement sur eux-mêmes, suspendus la tête en bas comme des Icare suspendant leur chute… On comprend alors que la lenteur des mouvements n’est pas une volonté de freiner le cours des choses mais la conséquence directe de l’incroyable système de poids, de poulies et de câbles grâce auquel ils flottent dans les airs tout en se déplaçant avec une grâce infinie.
Impossible d’en dire plus sans enlever aux futurs spectateurs la joie et l’ébahissement de la découverte d’une structure qui devient, dans les dernières minutes, un superbe élément de scénographie. A l’aune de l’incroyable performance physique d’un trio de danseurs fascinants, capables de tutoyer les anges.

Jean-Marie Wynants, Le Soir Mad, 08.11.23

Virtuosité aérienne et poésie ouatée pour trio en suspension, Dehors est blanc est une invitation au lâcher prise et à la respiration. (...) L’infime comme évidence, la douceur comme force immense et réalité sublimée. Voici ce que distille Tumbleweed avec ce spectacle qui prend le temps de s’installer, de se dire, de nous faire voir mille choses et plus, dans un tour de force qui n’en paraît pas un, tant la fluidité du moment est forte. Une performance marginale, en poésie magistrale.
Isabelle Plumhans, Focus Le Vif, 02/11/23

On retrouve dans ce nouvel opus cette même volonté de mettre les corps à l’épreuve, de faire de la danse une performance. Performance parce que les trois danseurs sont dans les airs, suspendus, système de poulies et de poids, l’équilibre est précaire, fragile, tout mouvement un peu brusque peut provoquer la chute. Situation étrange de double injonction contradictoire où l’on se sentirait à la fois totalement libre et totalement tenu, les corps enchevêtrés dans des fils. Alors il y a l’extrême lenteur de ces corps en tension qui permet des modulations, parfois infimes ou indistinctes mais qui sont bien là à mesure que l’on perçoit une goutte de sueur qui perle du front d’un des danseurs. Est-ce de la danse demanderez-vous, avec cette sempiternelle tentation que nous avons de mettre les choses dans des cases. Ce n’est pas du cirque en tout cas. Rien d’acrobatique. Plutôt une transe qui est juste terriblement salvatrice dans notre monde en mouvement perpétuel. Comme un temps d’arrêt, une respiration. De la poésie après tout. Comme un vers qu’on relit et relit parce qu’on s’étonne toujours de sa beauté qui ne fane pas. (…) Merci pour ce périple.
Thomas Adam-Garnung, Ballroom Online, Juin 2023

Les images se déploient saisissantes, renversant nos perceptions, déjouant nos attendus, sidérant comme le spectacle de nouveaux corps stellaires. (...) C’est une danse de l’esprit pour le regardeur car c’est l’espace alentour qui se met à tourner par cette mise à pied des axes cardinaux, hauteur et profondeur semblent ne plus faire sens. (...)
Dehors est blanc est à des années-lumière des astronautes et de l’apesanteur technologique, et c’est bien heureux ainsi que cette proposition ne tourne pas au manège spatial, non, il s’agit bien plutôt d’une mise à l’épreuve d’un corps dansé s’il devait faire abstraction de ce qui le gouverne habituellement. Une déterritorialisation visant à un hors sol.
Dehors est blanc se dépouillera de son illusion comme d’un poids trop lourd à porter. Les câbles qui tiennent et portent les danseurs à travers différentes attaches demeureront invisibles, mais les contrepoids apparaîtront sur le quatrième mur du fond. Un envers du décor et de sa magie, le double fond de la boite : la légèreté ne peut s’afficher qu’au prix d’un poids caché. Chaque détachement se matérialisera par la chute du lest et le bruit mat de son écrasement au sol. (...) Comme un violent et traumatique retour du réel. C’est toute la force de Dehors est blanc de donner à entendre cela après avoir vu cela.
Nicolas Thevenot, Un fauteuil pour l'orchestre, 19.06.23

Au centre de la scène, un rectangle blanc diffuse une faible lumière. Au-dessus, plane une masse informe, un nœud difficile à démêler avec les yeux. La luminosité se situe à la croisée du clair et de l’obscur, du jour et de la nuit, du dehors et du dedans. Le trouble des spectateurs conduit à la déroute sensorielle. (…)
L’écriture chorégraphique fait alterner des moments de lenteur pure et des passages dynamiques, escortés par une musique électronique, aux notes futuristes. (…)
L’expérience collective est forte, déroutante. La boucle est bouclée, mais la pièce continue. Les interprètes se débarrassent de leurs fils. Les voici à terre. La musique s’est tue. Le silence clôt ce fascinant ballet. Seule résonne la frappe des masses au sol. Détonations. Exécutions. La violence symbolique est immense.
Nina Lacour, L’Humanité.fr, 13.06.23

À Bobigny, une danse en suspension.
Entretien avec Arnaud Laporte, Affaires à suivre, France Culture, 08.05.23

Le « blanc dehors » est un phénomène optique atmosphérique souvent observé dans les régions polaires ou en montagne. Lorsqu’il se produit, l’environnement devient un espace entièrement blanc, sans contraste ni repère visuel, provoquant la perte du sens de la profondeur et de l’orientation. Inspirés par ce phénomène optique et cette disparition des systèmes référentiels, Angela Rabaglio et Micaël Florentz imaginent une chorégraphie pour trois corps en suspension, reliés à des câbles et à des contrepoids, à la recherche de nouveaux rapport à l’espace et à la gravité. Dans cet entretien, Angela Rabaglio et Micaël Florentz reviennent sur le processus de création de Dehors et blanc.
Entretien avec Marika Rizzi, maculture.fr, 05.06.23